DĂ©jĂ dans La construction de soi : un usage de la philosophie (NB janvier 2007), Alexandre Jollien sâappuyait sur son expĂ©rience et sa culture philosophique pour livrer ses rĂ©flexions sur lâacceptation de sa vie dâhandicapĂ©. Dans ce journal intime, il nâhĂ©site pas Ă se mettre Ă nu dans une introspection approfondie et progressive. Constatant sa grande dĂ©pendance aux passions (jalousie admirative des beaux jeunes gens, besoin permanent de contacts avec son ami ZâŠ) et dĂ©sireux de sâaffranchir de ses « quintes passionnelles », il se plie Ă des exercices spirituels autour de la pratique du « zazen » (mĂ©ditation), du dĂ©tachement et de la justice intĂ©rieure, de lâ« ici et maintenant » qui permet de se donner tout entier Ă lâinstant. PĂ©tri de lâenseignement des philosophes et transcendĂ© par sa foi chrĂ©tienne, il ponctue son rĂ©cit de citations de ses maĂźtres Aristote, Socrate, SĂ©nĂšque, Spinoza, Nietzsche, et se rĂ©vĂšle vĂ©ritablement le « prokopton » (lâhomme qui progresse) dâĂpicure. Sa dĂ©marche peut apparaĂźtre narcissique et rĂ©pĂ©titive, mais constitue une nouvelle et belle leçon dâhumanitĂ© dans cette recherche de libĂ©ration de soi, dâouverture Ă lâautre. Pour lui, cette acceptation rĂ©flĂ©chie et « joyeuse » de la rĂ©alitĂ© est source dâharmonie intĂ©rieure.
Le philosophe nu
JOLLIEN Alexandre