À Stockholm en 2014, Marieke tente de retrouver son amie d’enfance Veronica qui, née d’une mère fantasque et alcoolique, a été élevée par sa tante Klara, aimante et dévouée. En 2004, lors du décès de Klara, les deux jeunes femmes s’interrogent sur ses séjours annuels inexpliqués en Malaisie et à San Francisco. Elles partent sur ses traces pour élucider sa vie secrète. Au cours du voyage, séduites par un mystérieux pianiste et confrontées à de difficiles investigations, elles voient leur entente se déliter. Thème favori de l’auteur, l’amitié est ici à nouveau le sujet central de l’intrigue dans laquelle Maria Ernestam (Patte de velours, oeil de lynx, NB janvier 2016) noue avec habileté les destins. Elle cerne efficacement la personnalité des protagonistes et les liens affectifs des amies avec la tante protectrice. L’une irrésistible, musicienne, et l’autre, effacée, auteur de romans policiers alimentaires, forment un tandem singulier. Malgré leur attachement réciproque, les amours cachées et les non-dits finissent par les opposer et nourrissent l’amertume de la narratrice. L’originalité du roman repose sur une habile construction qui ménage d’imprévisibles rebondissements. Toutefois les longs exposés existentiels et les nombreuses redites affadissent l’intérêt. (M.R. et M.S.-A.)
Le pianiste blessé
ERNESTAM Maria