Une fillette narre lâhistoire dâun piano Ă queue noir arrivĂ© Ă la maison aprĂšs la mort de sa grand-mĂšre paternelle. Vu sa taille et les dimensions du salon, difficile de se rĂ©unir autour, de prendre ses repas ensemble. Ă quoi sert ce piano si personne nâen joue et si papa se replie sur son chagrin ? Avec maman, mieux vaut se rĂ©fugier dans la cuisine Ă©gayĂ©e par les couleurs du jardin. LâarrivĂ©e de JoĂ«l, un ami de la famille, apporte un dĂ©nouement.
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Marion Duval dĂ©crit dans cet album, au format Ă lâitalienne, les relations dâun couple et de leur fille aprĂšs l’intrusion dâun piano trop encombrant, porteur de souvenirs et de lâattachement filial. Quelle place accorder Ă lâobjet symbolisant un ĂȘtre cher disparu ? Les cadrages sur les personnages, leur situation dans lâespace, les uns par rapport aux autres et par rapport au piano, les regards expressifs de la fillette sur ses parents concourent Ă Â transmettre toute la force Ă©motionnelle dâun travail de deuil. Lâopposition entre la mort et la vie est reprĂ©sentĂ©e par les formes rectilignes noires du piano muet, ses touches blanches renversĂ©es comme des dominos et lâespace de gaietĂ© ou de libertĂ© suggĂ©rĂ©es par le jardin. La note optimiste apparaĂźt peu Ă peu avec les couleurs plus lumineuses de lâextĂ©rieur, et la rencontre avec JoĂ«l.