Dans ce premier volet d’une trilogie autobiographique, Yann Queffélec se remémore sa jeunesse à laquelle mit fin la mort prématurée de sa mère. Il en restitue le cadre familial : un père, « écrivain marin » célèbre au caractère exigeant, qui lui préfère son frère aîné et le traite de raté, une mère de toutes les tendresses qu’il vénère, une soeur complice, future pianiste. À travers le « prisme facétieux » de sa mémoire où « les souvenirs se mangent entre eux, dans le flou des images ramassées dans son coeur », Yann Queffélec évoque, dans une chronologie bousculée, la vie familiale dans un appartement parisien, perturbée par la vindicte des voisins que le niveau sonore des pianos et des enfants insupporte, les vacances en Suède, à la montagne et surtout en Bretagne. Malgré le ton léger et plein d’humour, le style agréablement imagé du récit, on sent l’empreinte profonde d’une double blessure qui marque sans doute son oeuvre de sa sombre estampille, le manque d’amour de la part du père et la perte d’une mère adorée trop tôt disparue (Le plus heureux des hommes, NB octobre 2007).
Le piano de ma mère
QUEFFÉLEC Yann