Bono, agent immobilier dans le VIIe arrondissement de Paris, est très imbu du pouvoir que cela lui donne et se veut le gardien de “l’esprit civilisé du VIIe”. Il y vit en ascète dans un appartement vide de 200 m² en vente depuis un an. Une Sud-africaine, à l’identité fumeuse, la très belle Katherina, est intéressée par un loft meublé sur les quais, à condition toutefois de rehausser les pieds du lit, à cause de maléfiques croyances primitives modernisées sous le nom de « pinkie-pinkie ». À partir de là tout dérape et Bono est peu à peu envoûté, submergé par des fantasmes qui n’ont rien de surnaturel et poussent Katherina vers la folie.
Anacoluthe (NB février 2000), épitaphes de défunts par site Internet interposé, donnait un roman original et déroutant, celui-ci l’est tout autant mais son écriture rapide, inventive, est ici au service d’un parisianisme décadent et d’un mal-être trouble qui, s’ils ne sont pas pris avec humour, pourront exaspérer.