Le plaisir ne saurait attendre

À Madras, dans les années soixante, la famille Patel mène une existence fidèle à ses principes sociaux, religieux, professionnels, jusqu’au départ du fils aîné pour Londres. Il s’y éprend d’une Galloise qu’il épousera à son retour en Inde. L’adaptation du couple à des modes de vie composites nécessite un assouplissement des usages éducatifs, affectifs, culinaires, vestimentaire. Sa nouvelle vie doit simultanément sauvegarder les points communs et les apports étrangers. Joies, maladies, deuils jalonnent un parcours influencé par la sagesse de l’aïeule Ba jusqu’au cataclysme final.

Cette chronique dépeint de façon détaillée et colorée l’atmosphère qui imprègne le premier roman de Tishani Doshi, inspiré sans doute d’une expérience familiale proche. L’ouverture à la modernité est longuement décrite. Tendresse, altruisme, accoutumance aux particularismes extérieurs cimentent cette construction. La répétitivité des situations et des comportements provoque toutefois une certaine lassitude devant des événements où l’imprévu ne jaillit avec fracas qu’à la toute fin d’une narration quelque peu monotone.