Le plus beau de tous les pays

Judith McPherson, dix ans, et son père vivent dans une petite ville galloise ; ils font partie de la communauté des Frères et vont prêcher tous les dimanches dans les rues, s’attirant les quolibets des habitants. Pour échapper à la réalité, Judith construit dans sa chambre avec tout ce qui lui tombe sous la main un monde imaginaire en miniature : la « Terre promise » où tout serait beau et bien. Mais le jour où Frère Michaels vient parler de la foi qui peut faire des miracles, elle devient l’instrument choisi par Dieu pour les accomplir. Dans son premier roman, Grace McCleen dresse un sévère réquisitoire contre les sectes fanatiques. L’héroïne est une Alice au pays des Merveilles de l’Apocalypse, complètement manipulée par son environnement, et qui a des difficultés à vivre la différence entre le bien et le mal. L‘auteur montre les ravages que peut faire l’interprétation des Écritures – très souvent citées – sur des enfants innocents. Une grande naïveté dans les premiers chapitres fait bientôt place à des sentiments plus sombres dans ce roman d’une grande intensité, à la prose impeccable.