Lucie Paugham est marionnettiste ; pour sa prochaine création à Lisbonne, autour de sa grande marionnette Théodora, elle cherche un récitant. Il s’impose à elle, lors d’une rencontre inopinée avec un homme qui lui annonce, dans un bar, le soir du réveillon, qu’il va se suicider… Alexandre lanier sera « la voix » qui lui manquait. Sauf que, le jour de la Première, il manque à l’appel… Fuite, manipulation ? Qui tire les ficelles, qui ment, qui se débat avec ses propres hantises, libre ou croyant l’être ? Le roman est traversé par ces questions autour de l’énigmatique personnage d’Alexandre dont la romancière révèle des pans de vie plus qu’elle ne l’analyse, inquiétant jusqu’au bout. Double fuyant de Lucie qui se prend à son piège ? Des drames de l’existence, de ses faux-semblants, de ses à peu près sentimentaux et familiaux, la création peut-elle nous sauver ? Marionnette et marionnettistes – la métaphore est belle – avancent masqués, jusqu’au bout de leur passion et de leur sincérité. Dommage que l’écriture, démonstrative, parasite la découverte personnelle du sens ! (C.B. et F.E.)
Le plus fou des deux
BASSIGNAC Sophie