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Au dĂ©but de la guerre du Liban, Jacques Morhange, architecte, envoie sa famille Ă lâabri en France. Huit ans dâabsence, de brĂšves retrouvailles, puis lâappel dâurgence : son fils, dix-sept ans, est dans le coma. Tentative de suicide. Au travers du journal dâĂlie, son pĂšre dĂ©couvre que la guerre peut tuer aussi Ă petit feu: sa femme (libanaise) sâĂ©tiole, et son fils sâest dĂ©sespĂ©rĂ© de son absence. Ă son tour, son pĂšre lui Ă©crit ce que lui-mĂȘme a vĂ©cu.
La forme littĂ©raire choisie, le journal, autant que le blanc du coma ou la lente construction dâune maquette dâavion, ont des charges symboliques fortes. Elles traduisent les difficultĂ©s de la communication, le passĂ© rasĂ© par les bombes ou le temps nĂ©cessaire pour « se recoller », comme le dit lâauteure marquĂ©e elle-mĂȘme par lâhistoire de son pays. Selon son Ăąge et son expĂ©rience propre de lâexil loin dâun ĂȘtre ou dâun lieu aimĂ©, aucun lecteur ne pourra lire sans Ă©motion le cri de J. Morhange : – « le sculpteur peut-il sâĂ©loigner de ses statues quand elles sont bombardĂ©es? » – ou regarder lâenfant construire un avion pour rejoindre son pĂšre. (PrĂ©sentation simple du conflit du Liban en fin de volume).Â