Elle se meurt pour un bel indifférent, les mots se bousculent pour dire son amour. Une maladie de famille : déjà, l’arrière-grand-mère rimait dès ses premiers balbutiements et lisait Virgile à douze ans. Son destin, hélas, fut tragique… Ravissante héritière d’une famille aussi aristocratique que bornée, Elisa s’éprend à seize ans d’un poète pauvre et poitrinaire qui chante leur passion. Brièvement, car les parents – et l’inconstance de son amant – la poussent dans les bras d’un jeune homme bien né, aussi terne que riche. Le mariage est célébré dans un envol de crinolines, Elisa joue les épouses modèles, mais le poète et l’amour sont les plus forts… Elisa, mourante, laisse ses carnets de nacre où tout est consigné. Ce récit follement romanesque se pare des charmes du roman XIXe, en arc-en-ciel complet ; il évoque avec finesse une époque et une société ; le style, imprégné de références littéraires, rend hommage au personnage historique du poète. Cependant, racontée au XXIe siècle, la navrante histoire gagne à ce décalage un humour malicieux. Cet amalgame, fort réussi, fait l’originalité de ce premier roman traduit en français.
Le poète sans paupières.
VENTURA Lourdes