Le poison d’amour

Raphaëlle, Anouchka, Colombe et Julia se jurent une amitié éternelle. Elles ont seize ans, sont en première et partagent tout, ou presque, de leurs interrogations sur l’amour et leurs chances de réussite auprès des garçons. Jusqu’au moment où l’une d’elles déclare avoir eu sa première relation sexuelle. La stupéfaction des trois autres est totale. Une fissure commence alors à entamer insidieusement les liens qu’elles croyaient indéfectibles. Après L’élixir d’amour (NB juillet 2014), Eric-Emmanuel Schmitt continue d’explorer le thème du sentiment amoureux en s’immergeant cette fois au coeur de l’adolescence. Il construit avec habileté une histoire à travers quelques échanges de mails et des pages du journal intime de chacune où sont consignés leurs doutes, leurs émois. Réceptacles des autocritiques les plus sévères ou des rêves les plus fantasques, leurs écrits interrogent aussi la place des jeunes dans une famille décomposée, la séparation, la fidélité, l’homosexualité et, plus que tout, le bonheur en amour. Chacune a son style et son caractère, le ton est grave, léger, colérique, révolté, le tout reflète avec finesse le mal-être lié à l’adolescence et se lit sans déplaisir, même si le sérieux du penseur efface ici ou là l’ébullition de la jeunesse.