Le pont des soupirs

RUSSO Richard

Le jeune Louis Charles, qu’une institutrice a malencontreusement appelĂ© Lucy dĂšs le jour de la rentrĂ©e, subit les moqueries humiliantes de tous les autres Ă©lĂšves. Cible facile, il a cependant un copain qui le protĂšge, du moins le croit-il. À la maison, il est aimĂ©, mais souffre de la gentillesse et de l’optimisme naĂŻf de son pĂšre tandis que sa mĂšre, plus Ă©nergique et plus lucide, est le vĂ©ritable chef de la famille. Livreur de lait licenciĂ© au moment de l’ouverture des supermarchĂ©s, le pĂšre achĂšte une petite Ă©picerie dĂ©clinante, lieu qui deviendra essentiel, comme une scĂšne d’un thĂ©Ăątre, pour les multiples personnages qui s’y croiseront.

 

Louis raconte son histoire, axĂ©e sur les relations pĂšre/fils, comme Quatre saisons Ă  Mohawk (N.B. oct. 2005), alors qu’il approche de la soixantaine, tandis que son ami d’enfance hĂ©site Ă  quitter Venise pour revoir l’AmĂ©rique, maintenant qu’il est un peintre cĂ©lĂšbre. L’action se passe dans une petite ville ouvriĂšre oĂč les diffĂ©rences sociales liĂ©es aux quartiers jouent un rĂŽle essentiel. Ce roman demande Ă  ĂȘtre dĂ©gustĂ© – on n’a d’ailleurs aucune envie de le quitter, tellement il est sensible, vrai et non dĂ©nuĂ© d’humour.