Le pont invisible

ORRINGER Julie

En 1937, András, jeune juif hongrois, quitte sa famille pour venir faire ses études d’architecture à Paris. Il se fait trois bons amis et tombe follement amoureux de Klára, professeur de danse plus âgée que lui et autour de laquelle plane un lourd secret. Ils assistent impuissants à la montée de l’antisémitisme jusqu’au jour où András est contraint à retourner à Budapest pour faire renouveler son visa. Klára l’accompagne, mais l’enfer les y attend. András part au STO, découvre l’horreur de la guerre et de la barbarie nazie ; seul son amour pour sa belle lui permet de survivre. Ce gros roman de Julie Orringer (Comment respirer sous l’eau, NB mai 2005) est une fresque foisonnante. La première partie, lente et très détaillée, se déroule dans un Paris insouciant, où les intellectuels juifs voient jour après jour leurs libertés se déliter sans y croire vraiment. L’expérience dramatique vécue par le héros (STO, front de l’Est et camp) rend la suite plus intense. Les personnages souhaitent voir l’Allemagne perdre la guerre, alors que leur pays est allié à Hitler. Un récit long, documenté, mais dont l’écriture manque parfois de souffle.