Le port secret

ORUÑA María

Oliver, jeune cĂ©libataire anglo-espagnol, fait rĂ©nover une vieille demeure reçue en hĂ©ritage Ă  la mort de sa mĂšre et situĂ©e Ă  proximitĂ© de l’ocĂ©an, non loin de Santander en Cantabrie. À son arrivĂ©e d’Angleterre, il apprend que le cadavre d’un bĂ©bĂ©, en partie momifiĂ©, vient d’ĂȘtre dĂ©couvert dans un mur de la maison. Vont resurgir, tout au long de l’enquĂȘte menĂ©e par la garde civile, bien des questions liĂ©es Ă  des faits datant de la guerre civile ou Ă  des secrets de famille.

 

  Ce passionnant et copieux roman doit beaucoup Ă  la grande maĂźtrise de l’auteur qui dĂ©roule en parallĂšle le rĂ©cit extrĂȘmement vivant et fouillĂ© des Ă©vĂ©nements rĂ©sultant de la dĂ©couverte de la petite victime et un journal autobiographique Ă©tonnant. Elle aborde bien des sujets : les retombĂ©es locales des conflits depuis 1937, le dĂ©sir d’ascension sociale, le dilemme entre amour et fortune. Avec en toile de fond la beautĂ© sauvage et mystĂ©rieuse d’une rĂ©gion espagnole peu connue, magistralement dĂ©crite, MarĂ­a Oruña dĂ©nonce la rigiditĂ© des moeurs et les blocages auxquels sont confrontĂ©s les acteurs du drame. Elle montre les passions qui se nouent entre maĂźtres et serviteurs, crĂ©ant des situations parfois tragiques. Les nombreux protagonistes sont remarquablement analysĂ©s. (J.M. et J.C.-N.)