Pour sĂ©duire une belle New-yorkaise qui, Ă distance, est prĂȘte Ă convoler, le trĂšs british lapin veut lui envoyer son portrait. Sous la houlette de son ami Cochon, fĂ©ru en choses de lâart, il va dĂ©couvrir, dans la galerie dâAne, ce qui se fait de mieux en matiĂšre de contemporain : un urinoir, une pipe et⊠une toile toute noire de Renard, le maĂźtre du moment. VoilĂ lâartiste quâil lui faut dans lâatelier duquel, prĂȘt Ă tout et sans compter, il pose nu. RĂ©sultat ? Tous ses amis dont il espĂšre un verdict fiable (!), se pĂąment devant le summum de lâabstraction Ă©rotico- lyrique, un monochrome⊠blanc.
Un album rĂ©jouissant : une satire amusĂ©e du monde de lâart, des flatteurs qui lâencombrent de leur prĂ©tention, du laissez-passer trompeur quâest la richesse, conclue par une pirouette et une morale Ă la maniĂšre de La Fontaine : « Tels sont pris qui croyaient prendre ». On sâamuse des clins dâĆil Ă Picasso, Duchamp, Mondrian et autres « incontournables » qui Ă©maillent un rĂ©cit Ă©lĂ©gamment rimĂ©, juste pour le plaisir. Le registre animalier offre Ă lâillustratrice de quoi sâamuser dans des scĂšnes colorĂ©es fourmillant de dĂ©tails dĂ©calĂ©s. Un rĂ©gal ! (C.B)