Le « Maître » dirige Erosaphic, société de films pornographiques minables : c’est une profession lucrative aux bénéfices dissimulés. Acteur éconduit, Rodolphe, un intellectuel !, devient scénariste et financier avisé de l’entreprise. Un regrettable accident du travail conduit les deux hommes dans une retraite discrète ; ils y retrouvent la Baronne, « mère » du Maître mégalomane et avide. Le trio exploite la bêtise de bourgeois bien catholiques terrorisés par l’islam conquérant et anéantit le projet humanitaire du curé local. Montages compliqués et opaques enfument les généreux donateurs de L’Église du Denier, écran convenable pour destinataires crapuleux. Finalement dénoncés, accablés de femmes exigeantes, ils seront bien immoralement sanctionnés.
Tous les éléments de ce roman de sexe et d’argent (c’est ce qui mène le monde) sont symbolisés par une couverture haute en couleurs. Malgré l’humour, souligné dans Le 18 (NB décembre 2004), et l’habileté de la construction, on se fatigue à suivre des aventures rocambolesques qui caricaturent, sans originalité, la facile exploitation, le racisme, l’aveuglement d’une population privilégiée. Une écriture alerte et tonique sert ces situations improbables et toujours scabreuses dont on sourit parfois. Gigantesque farce sans vulgarité ni blasphème.