Au pays des maharadjahs, la chance sourit un jour à un petit mendiant affamé à qui un vieil homme donne… un jeu d’échecs. Mille fois mieux que le morceau de pain attendu. L’enfant joue avec les figurines, devient soldat, conquérant, emporté par la forme des pièces et par son imagination, puis finalement se prend au jeu. Le petit pousseur de bois fascine par sa virtuosité un maharadjah qui l’envoie de par le monde affronter les plus grands….
La réalité, l’histoire de Fahim et de ses successeurs, a inspiré à Frédéric Marais ce début de conte mais le dénouement ouvre sur un horizon autre que celui de l’exploit d’un seul : de retour au pays, instruit de la vraie valeur des choses, son héros donne à son tour un jeu d’échecs à une fillette qui mendie, répétant le geste initial du don émancipateur. Cette très belle histoire, hommage au talent et à la transmission, se déroule sur le fond épuré de coupoles et de pièces d’échecs mêlées, les personnages sont traités en gros plans expressifs, à l’avant-scène, dans une harmonie sobre d’ocres et de bleus. C.B.