Catherine, trente ans, et sa soeur aînée Angélique reviennent en Haute-Saône vider la maison de leurs grands-parents où elles passaient naguère leurs vacances. Catherine, restée célibataire, s’est souvent tenue loin du lieu, surtout depuis l’été de ses seize ans, ce premier été où elle découvre Le Grand Meaulnes et également « le garçon ». Depuis, sa « mémoire cruelle l’étouffe à en crever ».
Ce livre est le deuxième ouvrage pour adultes d’Anne Percin (Bonheur fantôme, NB septembre 2009). À l’instar du Grand Meaulnes, le pivot central du récit est une fête pour enfants. Ici l’irruption d’un être étrange, « le garçon », ostracisé par le village, fait basculer l’intrigue dans un univers où une certaine innocence édénique se heurte à la brutalité du réel. Dans un monologue intérieur, Catherine, la narratrice, livre à sa soeur une confession douloureuse et muette car ce qui s’est passé « ne ressemble à rien d’écrit ». Paradoxe et magie de l’écriture, ce beau roman, à la fois réaliste et fantastique, empreint d’une sensualité pudique, invite à la réflexion et au rêve.