Le premier méchant

JULY Miranda

Cheryl, quadragénaire célibataire et maniaque, travaille dans un centre californien d’autodéfense féminine. Hypersensible, elle est gênée par une boule d’angoisse dans la gorge. Cependant elle accepte d’accueillir chez elle Clee, vingt ans, la fille de ses patrons. Une relation atypique s’établit entre elle et cette étrange jeune femme, brutale et égoïste. Chaque jour, elles se battent et, curieusement, l’angoisse de Cheryl disparaît. Leurs rapports deviennent clairement homosexuels lorsque Clee a un bébé qu’elle ne veut pas garder. Cheryl va alors trouver en elle des ressources insoupçonnées…  Dans ce roman iconoclaste, Miranda July (Un bref instant de romantisme, NB mars 2008) – également réalisatrice de « Toi, moi et tous les autres », Caméra d’or à Cannes en 2005 – cultive la provocation et explore les variations de l’instinct maternel : la vraie mère ne serait-elle pas celle qui éprouve un profond amour pour l’enfant et ne pourrait-elle légitimement se l’approprier ? La sexualité féminine, à travers les fantasmes de la narratrice (attention, langage extrêmement cru et précis, d’autant qu’elle aime aussi les hommes…) est le fil rouge de cette histoire très peu conventionnelle, menée tambour battant, et qui pourtant ne laisse pas de côté les sentiments sincères. (J.M. et M.-C.A.)