Grecque, la narratrice vient de perdre son frère Miltiadis, professeur de littérature comparée à Paris. Elle se remémore les trois derniers jours passés avec lui, les rencontres qu’ils ont faites, principalement avec des savants qui parlaient de l’origine des langages humains et de leurs emprunts mutuels…
On connaît le goût d’Alexis Vassilis pour tout ce qui touche au langage et à l’étymologie. Le personnage principal de ce roman hybride est bel et bien le mot et la recherche de sa première apparition. Si le propos est intéressant, le procédé, lui, est moins convaincant. Les souvenirs de la soeur, ses discussions avec les morts se mêlent aux événements présents de façon un peu décousue. Souvent de savantes digressions sur des thèmes linguistiques partent en arborescences imprévues avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de finesse. On est sans cesse à la limite entre roman et cours de linguistique. Humainement l’intrigue est plutôt mince, les personnages sont trop nombreux pour être attachants, malgré la présence d’une jeune sourde et d’une réfugiée roumaine. C’est parfois intéressant, souvent agaçant.