Mars 1942. Un regard un instant détourné… la vie de Ludovic bascule, son ami Gaëtan a sauté de la falaise. L’incrédulité, l’incompréhension se muent en colère : lui, le bâtard, “l’adultérin”, se sent abandonné par ce frère de coeur avec lequel il partageait tout, des émois de l’adolescence aux promesses d’un avenir meilleur.
Le Printemps des pères, deuxième ouvrage d’Henri Husetowski, est un roman d’apprentissage dans lequel sont abordés outre le thème de la filiation, de l’absence du père, celui plus sensible de la maltraitance infantile. La seconde guerre mondiale en toile de fond, le narrateur se concentre sur huit journées qui ont bouleversé l’existence de son héros. Dans un style parfois volontairement enfantin qui colle à la personnalité de l’adolescent mal dégrossi, Ludovic dévoile sa fascination pour la famille de Gaëtan, son rêve d’échapper aux sévices maternels. Ce deuil insupportable, vécu au moment de son initiation sexuelle, le libère de ses inhibitions et fait table rase du passé. La dualité entre instinct de mort et instinct de vie est finement analysée. La souffrance que Ludovic exprime par une violente révolte désordonnée ne peut que susciter la compassion.