Le printemps des quais

Un instituteur passionné de cinéma, Paul Carpita, issu des quartiers populaires de Marseille et proche du parti communiste, décide de réaliser un film sur les dockers marseillais. Pour point de départ, il prend les images de manifestations sur la Canebière en 1950. Suivent les péripéties pour mener à bien le tournage de son projet. Le sujet déplait aux autorités en place, qui pourchassent les cinéastes. Il n’emballe pas non plus les autorités parisiennes du parti, jalouses de ne pas voir leurs conseils suivis à la lettre. Une fois achevé, le film sera interdit de projection, et lâché par les communistes, jusqu’à ce que, la gauche, revenue au pouvoir en 1981, lui permette de sortir du placard.

La personnalité indépendante de Carpita, propre à soulever des montagnes, sert de fil rouge à l’évocation de la période 50 à 55 et des mouvements sociaux du port de Marseille. Placé du côté des dockers, le lecteur découvre les fortes tensions d’une lutte des classes opposant ouvriers déterminés et fortement structurés aux forces de l’ordre et leurs tout récents CRS. Cet album, qui se présente comme un cahier documentaire, saura éveiller un grand intérêt auprès des amoureux de Marseille et de son histoire proche.