Le prisonnier du ciel

RUIZ ZAFÓN Carlos

Barcelone, 1957. Daniel Sempere apprend de son ami Fermin que ce dernier vit sous un nom d’emprunt. Son histoire commence en 1939 dans la prison franquiste de Montjuic où les tortures sont diligentées par un directeur pervers. Son voisin de cellule, un grand écrivain surnommé Le prisonnier du ciel, vit dans une certaine confusion mentale. Il assiste néanmoins Fermin dans son évasion, à condition que celui-ci s’engage à protéger Isabella, la mère de Daniel.  Ce troisième épisode du cycle Le cimetière des livres oubliés, est un retour en arrière sur le passé tragique de Fermin, protecteur de la famille Sempere, et transporte le lecteur dans une Barcelone funèbre et flamboyante sous le joug du franquisme omniprésent. Les héros blancs ou noirs de l’échiquier s’affrontent dans une atmosphère de mystère, de vengeance, de violence. Il est aussi question d’amitié fidèle, d’amour conjugal et de tendresse filiale. On est cependant loin, hélas, du souffle romanesque et de la magie qui traversaient le premier tome (L’ombre du vent, NB juin 2004). L’emprunt de l’évasion cauchemardesque et rocambolesque du héros au mythique Comte de Monte-Cristo de Dumas, s’il est dûment avoué, n’en est pas moins la preuve que l’imagination de Ruiz Zafon décline.