Le prix à payer

McDONELL Nick

Mike Teak, agent secret américain, opère en Somalie. Il livre un téléphone à un chef de guerre ami, Hatashil, dont le camp, repéré par le portable en question, est bombardé. Teak ne comprend plus qui est avec qui. Au même moment, à Harvard, une journaliste spécialisée dans les mouvements de guerre, reçoit des menaces ; et un étudiant somalien est approché par un club proche des services secrets… Nick McDonell (Le Troisième Frère, NB juin 2006) réussit encore une fois à mener une intrigue complexe et passionnante. Grand reporter, il connaît bien les tensions africaines, les groupuscules terroristes d’un côté et les agents infiltrés de l’autre. Universitaire, il est familier des jalousies de bureau, des prix qui se dérobent, des étudiants qu’on manipule. C’est dans tous ces mondes, apparemment cloisonnés, qu’il situe son roman politico-médiatique. Le dessous des cartes n’est ni clair ni reluisant. Derrière ce suspense, l’auteur livre une critique enlevée de ces milieux qu’il a côtoyés. La construction éclatée et l’ensemble un peu touffu désoriente au début, mais peu à peu le puzzle se met en place ; le rythme s’accélère et l’intérêt va croissant.