Janvier 2010, Rayhana, comédienne et dramaturge algérienne, est agressée et aspergée d’essence par deux hommes près de la Maison des Métallos où elle joue sa pièce « À mon âge, je me cache encore pour fumer ». Alors, une fois de plus, cette femme au caractère bien trempé témoigne… Elle raconte son enfance et son adolescence à Bab el-Oued au sein d’une famille unie et sa découverte du théâtre qui devient sa raison de vivre. Séduite par les idées communistes en vogue chez les intellectuels, elle est souvent au premier rang de la contestation. Quand l’Algérie bascule dans l’islamisme pur et dur, face au FIS et à ses exactions, il ne lui reste que l’exil. Dans ses pièces comme dans ce récit, sur un ton âpre et sensuel à la fois, en un style sobre et nerveux et une langue parfois crue mais vraie, elle se fait la porte-parole de toutes ces femmes humiliées, violées, battues pour ne pas être restées voilées et dans l’ombre. Rayhana a « arraché sa liberté » en s’arrachant à son pays et ceci au prix fort : on ne peut rester indifférent à ce beau témoignage.
Le prix de la liberté
RAYHANA