Le projet K

PRESTON Douglas

« Explorer », construit par la NASA pour être parachuté sur la mer de Titan, est doté d’une intelligence artificielle proche du cerveau humain, baptisée Dorothée. Devenue autonome lors des premiers essais, Dorothée s’échappe et se réfugie sur le Net, menaçant de s’en prendre à sa conceptrice Melissa Shepherd. Très convoité, le logiciel est traqué à la fois par l’informaticienne, la Maison-Blanche et des traders hackers rancuniers. Qu’une intelligence artificielle s’échappe de sa sonde et se cache sur internet en vouant sa conceptrice aux gémonies pour l’avoir trompée sur la nature humaine est assez peu crédible, mais le profane abandonne rapidement ses préventions au profit de l’intrigue. Une expérience étonnante, à la frontière de la science-fiction, que Preston écrit en solo après Tempête blanche (NB juillet-août 2014). La réussite consiste à nous égarer sur des chemins inconnus tout en nous tenant la main et à donner à cette traque virtuelle des allures de quête initiatique aux accents parfois naïfs. Les codes du policier sont respectés avec quelques exécutions sommaires, mais ce qui distingue le roman c’est l’originalité du propos et la projection extrême des avancées technologiques qui se fait suspense. (Maje et A.Le.)