Une jeune comédienne de Buenos Aires rédige un prospectus pour informer les habitants de son quartier qu’elle crée un atelier d’expression mettant l’art dramatique, pourtant art du mensonge, au service de leur sincérité, donc de la vérité. Elle veut mettre au point un texte convaincant, mais concis. Hélas, soucieuse de mieux se faire comprendre, elle alourdit son brouillon d’argumentaires et de digressions. Et, pour expliciter l’appellation de son atelier, “Lady Barbie”, nom du personnage principal d’un roman qui l’a beaucoup marquée, elle en vient à raconter celui-ci qui se déroule en Inde au XIXe siècle, une histoire apparemment simple au début, mais devenant de plus en plus saugrenue et confuse. Finalement la jeune comédienne semble en oublier son prospectus ! Cette “novelita” est courte mais parfois un peu longuette ; habile, bien dans la manière de César Aira, auteur argentin prolifique, qui aime mêler invraisemblance et humour dans un récit au ton sérieux. Elle suscite plus une curiosité parfois amusée qu’un réel intérêt.
Le prospectus
AIRA César