Le pugiliste au repos.

Plusieurs parties dans ce recueil de onze nouvelles marquées par la violence et la folie. Les trois premières, dont la nouvelle-titre, ont pour cadre la guerre du Viêtnam et ses « soldats perdus ». Très jeunes, férus de boxe et de philosophie, ils sont démolis par ce qu’ils ont vécu. Incapables de se réadapter, ils traînent leur violence et leurs blessures dans un monde totalement hors de leurs normes. S’ils ne reviennent pas de la guerre, les héros des autres nouvelles sont tout aussi inadaptés que les précédents. Tout aussi amateurs de boxe, souvent philosophes, drogués ou alcooliques, ils vont jusqu’au bout de leur folie, tel cet Américain sur une plage de Bombay qui jette des dollars par poignée pour sauver… un cheval ! La seule femme parmi ces héros d’un genre particulier se meurt d’un cancer. C’est dire que ces nouvelles ne sont pas roses ! Dans cette première traduction de Thom Jones, le lecteur français reçoit de plein fouet cette peinture extraordinairement évocatrice et brutale d’un monde où les joies sont minuscules et les ambitions modestes. Quel choc !