Le quai de Ouistreham

AUBENAS Florence

Journaliste et grand reporter, otage en Iraq pendant de longs mois en 2005, Florence Aubenas dĂ©cide d’analyser la « crise » d’une façon particuliĂšre. En fĂ©vrier 2009 elle s’installe Ă  Caen dans l’anonymat le plus complet, en changeant d’allure mais non d’identitĂ©, chambre meublĂ©e, aucune allocation. Objectif : dĂ©crocher un CDI avec un baccalaurĂ©at comme seul bagage. Commence alors une quĂȘte de tous les jours pour trouver toujours plus d’heures de mĂ©nage. Elle nettoie quotidiennement le ferry qui accoste Ă  Ouistreham, fait aussi des remplacements dans des entreprises, des campings, des boutiques. Juillet 2009 : Florence obtient un CDI d’agent de nettoyage, l’expĂ©rience s’arrĂȘte lĂ .

 

Six mois d’immersion totale dans le quotidien des travailleurs prĂ©caires en partageant leurs galĂšres de transport, leurs dĂ©sillusions, mais aussi leurs enthousiasmes et leurs espĂ©rances. Tel est l’incroyable tĂ©moignage de Florence, coupĂ©e volontairement de tous ses repĂšres sociaux, culturels et intellectuels. Point de jugements moraux mais des faits, des rencontres, l’évocation d’une ville industrielle sinistrĂ©e, un ordinaire Ăąpre, brut, loin des statistiques et des idĂ©es reçues. Une leçon de vaillance Ă  mettre entre toutes les mains pour changer de regard sur la « crise ».