À Berlin en 1932, le rabbin Zvi Koretz, ashkénaze, doté d’un important bagage universitaire, ne trouve pas le poste correspondant à ses mérites. Quand il apprend par le président de la fédération sioniste allemande que la communauté juive sépharade de Salonique recherche un Grand Rabbin, il part sans hésitation avec femme et enfant. Élu, non sans quelques réticences, il s’impose et bénéficie du soutien et de l’amitié des autorités grecques. À l’arrivée des nazis, sa trop grande confiance en lui l’aveugle et lui fait prendre de mauvaises décisions.
Michèle Kahn (La Tragédie de l’Émeraude, NB janvier 2008) fait découvrir l’importance et l’opulence de la société juive expulsée d’Espagne en 1492, bien accueillie alors par l’Empire ottoman et devenue grecque en 1918. Quoique ayant conservé sa propre langue, elle est parfaitement intégrée jusqu’à l’occupation allemande en 1941. À partir de nombreux livres et documents, l’auteur trace le portrait d’un homme de bien, mais présomptueux et entêté qui comprend trop tard son erreur, ce qui lui a valu, ainsi qu’aux siens, le rejet de tous les israélites. Un livre poignant, et très intéressant.