Lulu est intrigué ; après avoir rassemblé une troupe de barbus boucanés, son voisin artiste peintre travaille d’arrache-pied à son chef d’oeuvre, intriguant lui aussi : un radeau… à Paris. À la maison, tonton Gustave, jambe de bois et moustache retroussée, met l’ambiance avec ses histoires de campagnes napoléoniennes. Qui aurait dit qu’il aurait à nouveau l’occasion de se conduire en héros au cours d’une équipée normande? Et qui Lulu retrouve-t-il là-bas ? Le récit de Lulu part dans tous les sens, comme souvent chez les enfants de son âge, ainsi l’anecdote l’emporte-t-elle sur le thème central : Le radeau de la Méduse peint par Théodore Géricault (1791-1824). Ceci est d’autant plus frustrant qu’on apprend, grâce aux dernières pages, que l’artiste s’était attaché aux détails historiques en se documentant beaucoup. Rien ici ne suggère ni le désastre de ce naufrage et ses cruelles conséquences, ni le travail de recherche du peintre, ni l’effet de provocation qu’il déclencha en livrant au grand public la mise en scène de pareil drame. Quant à l’illustrateur contemporain, lui aussi s’est bien documenté et ça se voit avec plaisir. (M.-F.L.-G.)
Le radeau de Géricault
PLACE François, PILORGET Bruno