Il travaille et sâennuie dans lâopen space de lâentreprise oĂč il est informaticien. Du temps pour passer de chimĂšre en chimĂšre, de rĂȘve Ă©rotique en rĂȘve Ă©rotique Ă propos dâune contrebassiste dĂ©couverte sur Internet dont la recherche alimente ses fantasmes. Du virtuel au rĂ©el, de Jessica Ă Ălodie, nây a-t-il quâun pas dans lâerrance amoureuse ?
Le titre de ce roman empruntĂ© Ă Lacan et volontiers provocateur sert de fil rouge Ă un rĂ©cit qui sâamuse Ă dĂ©construire le roman dâamour : un narrateur au mal-ĂȘtre complaisant mais sauvĂ© par une solide autodĂ©rision se dĂ©ploie entre le « je » de la premiĂšre partie et le « tu » de la deuxiĂšme, jouant du dĂ©doublement en miroir narcissique ou en ouvertures digressives. Le roman du XIXĂšme siĂšcle ne nous avait pas habituĂ©s, avec ses hĂ©ros, aux affres voilĂ©es de la cinquantaine, encore moins au mal de vivre lâandropause ! Philippe De Jonkheere, rĂ©solument, fait entendre cette voix oĂč le regret couvre lâextase, le fantasme Ă©rotique, le souvenir dâĂ©treintes gouglisĂ©es. « Le temps retrouvĂ© » est indissociable de sa perte comme des tragĂ©dies du monde qui en soulignent la dĂ©rision. Ce roman impose sa voix du cĂŽtĂ© de lâĂ©criture de soi : un long flux de pensĂ©es, dâimages, de souvenirs, comme une tentative hors du commun pour faire entrer dans le texte le dĂ©bordement de la vie en une fiction qui prendrait fin en 2024 ! (C.B et M.D)