À Majorque, vers 1960, l’atmosphère reste alourdie par des secrets de la seconde guerre mondiale. Au collège de jésuites, en milieu d’année, l’arrivée d’un nouveau, Stern, apporte un souffle d’air frais. Son vélo, orné d’une plaque du Vatican, ses vêtements colorés tranchent sur la grisaille ambiante. Ni les étranges rites scolaires, ni les bizarreries des professeurs ne semblent l’émouvoir. Ridorsa, le narrateur, qui vit avec ses grands-parents dans une atmosphère austère et conventionnelle et ne connaît ses parents que par des cartes postales, est fasciné par Stern. Il découvre, ébloui, sa maison fleurie, ouverte sur la mer, où sa soeur se promène toute nue.
Sur tous, grands et petits, pèse le poids d’un non-dit. Mais les plus jeunes en font une sorte de jeu, jusqu’aux révélations finales qui éclaircissent l’horizon. José Carlos Llop a choisi de faire parler un collégien dont la fraîcheur et l’innocence allègent cette tragique histoire d’adultes. Un court roman très réussi.