À quarante-sept ans, il se rend à Budapest, berceau de sa famille, pour rencontrer un criminel récidiviste qui l’intéresse pour un prochain roman. Le thème en serait la récidive, le recommencement. En route, à Brno, il croit se revoir, à dix-sept, dix-huit ans, amoureux sportif et fringant, vivant « une bulle », épisode désormais marquant de son passé. Pourrait-il le revivre ? Il en vivra bientôt d’autres, brûlants… Et le criminel ? Comment a-t-il vécu lui-même la répétition compulsive de ses crimes ? Un érotisme enfiévré, le thème de la musique pratiquée par la plupart des protagonistes, traversent ce récit qui se lit avec intérêt jusqu’à ses deux tiers. Alain Fleischer, écrivain d’une cinquantaine d’ouvrages (Effondrement, NB novembre 2015), photographe, cinéaste, plasticien, parle avec subtilité, dans un style répétitif et distancié, du passé, du souvenir, de la possibilité de les « recommencer ». Les aventures amoureuses y tiennent une grande place et sont décrites avec une virtuosité littéraire qui enrobe longtemps leur crudité. Mais une traduction simultanée en style pornographique, utilisée à la fin, vraiment déplaisante, passe la mesure. La libido peut être mauvaise conseillère ! (M.W.)
Le récidiviste
FLEISCHER Alain