Paul Schumann, Américain d’origine allemande, est, bien évidemment, séduisant ; or c’est un tueur à gages. Les circonstances l’ont conduit vers ce métier qu’il pratique avec un certain sens moral, car, dit-il lui-même, il rectifie ainsi les erreurs de Dieu. Il se voit confier un contrat, commandité en secret par la marine américaine inquiète du réarmement allemand, qui le mène à Berlin au moment des jeux olympiques de 1936.
Le tableau des fanatiques hitlériens de la SA, de la SS, de Hitler lui-même et de ses séides, Göring notamment, fait froid dans le dos. Berlin a toujours été une ville attirante avec son mélange d’efficacité prussienne, et de « gemütlichkeit ». Elle est ici associée aux débuts des horreurs nazies, alors que le nouveau régime martyrise sa propre population dont une partie résiste à l’endoctrinement et tente en vain de s’opposer à la montée du totalitarisme. C’est un thriller qui évolue entre brutalité et bons sentiments ; l’intrigue nous surprend, la violence n’est jamais gratuite, l’intérêt ne faiblit pas, la conclusion, idéalisée, est inattendue.