Au Japon, le Dr Shimamura a soutenu sa thèse en 1892. Au cours d’un voyage de deux mois avec un étudiant, il observe une épidémie de possession par le renard qui atteint chaque année les femmes de la contrée. L’étudiant disparaît. La carrière de l’éminent neurologue se poursuit à Paris, à la Salpêtrière auprès de Charcot, à Berlin ou à Vienne. De retour au Japon en 1894, il pratique pendant trente ans comme directeur de clinique, il est connu pour avoir inventé les matelas muraux pour capitonner les cellules. Ce roman d’une auteure allemande (Katie, HdN août 2018) mêle imaginaire et réel, tant dans les personnages que dans les situations décrites. Elle suit la vie du héros médecin jusqu’à son décès en 1923 ; elle analyse la possession des femmes comme une folie, une manifestation de capacités surnaturelles en relation avec des divinités shintoïstes. Cette évocation contraste avec le réalisme des « leçons du mardi » de Charcot, ou le diagnostic électrique et la coloration des cerveaux effectués à Berlin. Dans un style dense, la narration fluide ne manque ni de fantaisie ni d’excentricité et permet d’approcher les mythes japonais. Un court roman original, mais peu clair. (J.D. et D.C.)
Le Renard et le Dr Shimamura
WUNNICKE Christine