Orphelin et désargenté, Gabriel débarque à Londres en 1826. Il devient l’apprenti d’un célèbre chirurgien et découvre l’anatomie sur des cadavres chèrement acquis, objets de trafic lucratif. Entraîné dans des lieux mal famés, il y rencontre un de ces pourvoyeurs de chair morte : un résurrectionniste. Il le rejoint et s’enfonce dans une déchéance sans limite. En Australie, dix ans plus tard, Gabriel, devenu peintre d’oiseaux, amoureux d’une jeune femme, tente d’oublier son existence antérieure afin de mieux renaître.
Le romancier détaille avec délectation les facettes du métier d’anatomiste et vous immerge dans l’atmosphère irrespirable des salles de dissection. Il met une complaisance morbide dans ses descriptions très réalistes et ne se soucie pas de ménager le lecteur. Si le ton se fait plus léger pour évoquer la vie en Australie, le constat reste amer, le passé vous rattrape toujours. Ces deux récits sont écrits dans le style de l’époque victorienne et l’auteur parvient à recréer l’atmosphère des romans « gothiques ». Il faut accepter cette plongée dans un univers noir et cruel, où le lyrisme de l’écriture est doté d’une trouble séduction.