En janvier 1975, la guerre civile déchire l’Angola. Les Blancs craignent pour leur vie et commencent à fuir le pays. Des centaines de familles rejoignent précipitamment le Portugal en abandonnant leurs biens. Rui a grandi sur ce sol africain et doit partir, avec sa mère et sa soeur, pour la métropole. À la crainte de l’inconnu s’ajoute la peur de ne jamais revoir son père qui, la veille du départ, est emprisonné par les hommes d’un des mouvements de libération angolais. L’auteur, qui a dû elle-même quitter l’Angola à l’âge de onze ans, évoque par la voix du jeune garçon la violence de la confrontation entre Noirs et Blancs, la douleur de la perte et du déracinement. À travers son regard curieux, inquiet, naïf, elle souligne longuement les déceptions et humiliations qu’essuyèrent les rapatriés à leur retour à Lisbonne, sur la terre des origines. Les questions, réflexions, sentiments, rêves et désirs de l’adolescent se succèdent sur un ton spontané, presque trivial mais infiniment émouvant. Remarquée dans Coeurs arrachés (NB mars 2005), la justesse du propos touche aussi dans ce roman initiatique, à la fois grave et teinté d’humour.
Le retour
CARDOSO Dulce Maria