Le retour de La bondrée

Avec son épouse Laura, Simon doit liquider sa librairie, mais il ne veut à aucun prix vendre l’héritage de son père. Souvent, il doit se rendre à son entrepôt, une simple cabane en pleine forêt. Là, un guide des oiseaux le replonge dans ses passions enfantines. Sur le trajet du retour, une femme, debout sur la voie ferrée, attend la mort. Il ne tente rien. Traumatisé, il se souvient du jour où, à l’école, il n’a pas pu sauver Raoul qui tombait du toit. Lui seul sait que c’était un accident et non un suicide lié au harcèlement que subissait son ami. Un jour où, hagard, il traverse une rue sans regarder, une passante, Régina, lui sauve la vie. Elle devient sa confidente. Que va-t-il advenir du couple de Laura et Simon ?  Au hasard d’une mémoire parfois récursive, les passés lointains ou proches reviennent à la conscience ; ils finissent par former avec le présent trois récits imbriqués, dont les séquences de longueurs inégales se succèdent en ordre dispersé. Parfois une simple image évoque comme une bouffée de souvenir. Régina intervient peu, se bornant à un rôle de témoin actif de ce qui pourrait être le renouveau de Simon. D’un noir dont la densité varie comme les états d’âme du héros, le dessin simple et expressif remplace souvent les paroles de cet ouvrage attachant. (P.P. et A.R.)