Simon Perse est un écrivain tourmenté. Revenu de tout, séparé de sa femme et de ses enfants, il s’enferme pour écrire. Dépressif et insomniaque, il se gave de molécules chimiques jusqu’au jour où son analyste lui suggère de ne plus dormir du tout. Drogues encore. Mais, atteint de troubles neuromusculaires qui le condamnent à une insomnie totale et à une mort rapide, il perd le fil de son roman, de la réalité, de son être. En proie à des hallucinations, il est tour à tour un jeune Athénien, un officier allemand, un guerrier indien. Seuls personnages tangibles, ses enfants et son psy.
Délirant, sans queue ni tête, ce roman abscons ne dispense pas l’humour dont l’auteur faisait preuve dans ses ouvrages précédents (Le Pouvoir monstrueux, NB novembre 2010). L’ironie cynique avec laquelle il analyse la société n’est guère convaincante. L’on peine alors à trouver un intérêt quelconque à cette succession de fantasmes qui mêlent réel et virtuel. Dépossédé de lui-même, perdu dans sa vie, le protagoniste, aussi égocentré qu’impalpable, n’est pas même attachant.