Cette grande fille simple, obèse depuis l’enfance, que certains pensent « demeurée », tient le kiosque à journaux au coin du boulevard de l’ossuaire. Elle rend la monnaie, murmure un « au revoir » l’oeil lointain car son esprit vogue au fond des océans. Elle rêve son autre vie, sa vie de cachalot au large de la Norvège, sa vie de cachalot amateur de calmars, sa vie de cachalot perturbée par les nappes de pétrole ou pire encore harcelée par les harpons des baleinières.
Happé dansun rêve étrange et poétique, le lecteur laisse son esprit voguer au gré d’images puissantes d’un voyage sous les eaux. Ce roman court et original, à l’écriture fluide, sensibilise aux moeurs et au sort des cétacés mais plus encore souligne l’importance de l’exclusion et du sentiment de solitude de certains humains. (Ce texte est issu du recueil de nouvelles « Je sais que je ne suis pas seul »).