Lars Wahlman est un rêveur dont l’univers côtoie l’imprévisible ; un architecte vieillissant qui, en 1952, se remémore le fait marquant de sa carrière : l’édification d’un château élisabéthain à Stockholm, pour le compte d’un couple atypique. Un caveau déboulonné, une poupée semblant douée de vie… Soixante ans plus tard, les conséquences de cette commande se font encore sentir… Entre imaginaire, et réalité, entre passé et présent, à maintes reprises Eva-Maria Liffner saute dans le temps et remonte dans l’histoire pour camper à merveille les décors d’un XIXe siècle humide entre Écosse et Suède. En archéologue avertie, elle sait raconter une pierre ou un sceau de maçon. L’écriture est vive, élégante et précise comme dans Imago (NB avril 2010), mais la plume s’accroche trop aux détails et les descriptions fouillées émoussent l’intérêt d’un récit déjà difficile à suivre. Au final, un livre d’atmosphère, énigmatique et comme hors du temps, au style impeccable mais à l’intrigue tourmentée, qui tient plus du fantastique que du thriller.
Le rêveur et la peine
LIFFNER Eva-Marie