Le revolver de Lacan

ROUZIÈRES Jean-François

Gabriel, engagé en Afghanistan dans les forces spéciales, fait partie avec Najda, une Ukrainienne, d’un groupe redoutable ; malheureusement, Najda se fait volontairement tuer. Démobilisé, Gabriel erre à Paris, muet, entre sa maîtresse, Mathilde, et un psychologue très original, Monte-Cristo, propriétaire d’un revolver qui aurait appartenu à Lacan. Après sa guérison, Gabriel reprend les études de médecine qu’il avait interrompues et s’installe comme psychiatre.

 

Les trois parties, bien distinctes, ont chacune un style différent : heurté, saccadé, en rafales dans la première période, introspectif et tourmenté pendant la maladie de Gabriel, plus apaisé et classique après la guérison. L’auteur est psychanalyste, et ceci peut expliquer l’importance donnée à la relation patient-maîtresse-thérapeute. Gabriel est un être complexe, guerrier plus que militaire, élevé sans père par une mère qu’au fond il méprise, amoureux fou d’une femme égocentrique et dominatrice. Fallait-il le prendre comme exemple de la difficulté du retour à la vie civile après une guerre meurtrière ? Si le livre se lit avec un certain intérêt, le personnage suscite irritation et incompréhension.