Un matin ordinaire, Camille se rĂ©veille la tĂȘte et le visage sombres comme le temps. Ă dire vrai, elle ne sait pas pourquoi ; nâempĂȘche, elle traĂźne son Ăąme en peine et sâennuie. Bernard, un chien au flair « psychologue », dĂ©cide de lâemmener consulter le « sage » de la forĂȘt. En chemin, ils croisent un chat souriant mais amnĂ©sique qui se joint Ă lâĂ©quipe. Câest le vieil arbre un peu mĂ©decin qui, du haut de son expĂ©rience chenue, donne Ă Camille lâarme secrĂšte pour vaincre les petits coups de mou passagers dont on ne sait dâoĂč ils viennent, ni pourquoi ils sont lĂ . Â
 Le poids de lâamitiĂ© dans les chagrins enfantins et lâimportance dâĂȘtre Ă©coutĂ© et pris au sĂ©rieux sont bien vus. Pourtant, cette façon de conte philosophique nâest pas totalement convaincante. Certes, les personnages ne manquent pas de prĂ©sence mais il manque quelque chose de palpable pour rendre lâhistoire juste dans le ton et efficace dans le message. La chute Ă la « Jean qui rit-Jean qui pleure » provoque une sensation frustrante et dĂ©cevante dâherbe coupĂ©e sous le pied. La dualitĂ© des couleurs, le trait cernĂ© et les trĂšs gros plans coupĂ©s donnent Ă l’illustration l’aspect un brin pataud, simple et graphique propre Ă Ămilie Harel.