Roumanie, années quatre-vingt. Un garçon de onze ans vit avec sa mère depuis que, six mois plus tôt, son père a été emmené comme opposant au régime. On le suit dans sa vie quotidienne, chacun des dix-huit chapitres traitant d’un événement marquant de sa vie de jeune adolescent sous forme d’histoires relativement indépendantes. Dans l’une, il fait pleurer sa mère en lui offrant les fleurs que son père offrait d’habitude. Dans une autre, on assiste à ses premiers émois sexuels pour une camarade d’école. On l’accompagne également chez un ambassadeur auprès duquel sa mère espère obtenir des nouvelles de son père et où, lui, volera une pièce d’échiquier.
György Dragomán est un écrivain hongrois né en 1973 en Roumanie. La société qu’il décrit est extrêmement dure et les seuls moments de répit sont le fait d’une espèce de chamane défiguré. Le point de vue de l’enfant est bien rendu, entre naïveté, jalousie et générosité. La langue est belle et expressive. C’est un témoignage sans pathos excessif d’une période sombre et récente de la Roumanie.