Le roi des fourmis

HIGSON Charles

 

 

Sean Crawley vit de petits jobs. Il fait partie de ces gens perdus, sans Ă©tats d’ñme, façon robot, enveloppe vide, se saoulant Ă  la biĂšre au pub, Ă  la recherche d’un peu de chaleur. C’est ce qui justement le fait remarquer par un entrepreneur de travaux publics, en dĂ©licatesse avec l’administration. Moyennant un bon paquet d’argent, il lui demande de surveiller de prĂšs un fonctionnaire de la mairie. DĂ©tective, un rĂȘve pour Sean ! Il se prend au jeu et, lorsqu’on lui demande d’aller plus loin, il comprend qu’il lui faut supprimer l’homme en question. Ce qu’il fait avec ingĂ©niositĂ©. Mais il a outrepassĂ© son boulot, n’est pas payĂ© pour autant, exige, rĂąle. Il est enlevĂ©, tabassĂ©, avec l’idĂ©e de le rĂ©duire Ă  l’état de lĂ©gume, Ă  coup de batte de base-ball. Fourmi parmi les fourmis, nul, dĂ©testable, Sean ne vaut plus grand chose. Il va tenter encore de rĂ©cupĂ©rer son fric, obligĂ© pour cela de tuer, tronçonner, brĂ»ler avant de se fondre dans la nature.

 

Un thriller froid, distanciĂ©, Ă  la limite du sadisme : c’est la peinture d’une sociĂ©tĂ© de perdants, Ă  l’humour trĂšs anglais, loufoque dit-on, mais qui provoque des haut-le-coeur. Insupportable.