Sean Crawley vit de petits jobs. Il fait partie de ces gens perdus, sans états d’âme, façon robot, enveloppe vide, se saoulant à la bière au pub, à la recherche d’un peu de chaleur. C’est ce qui justement le fait remarquer par un entrepreneur de travaux publics, en délicatesse avec l’administration. Moyennant un bon paquet d’argent, il lui demande de surveiller de près un fonctionnaire de la mairie. Détective, un rêve pour Sean ! Il se prend au jeu et, lorsqu’on lui demande d’aller plus loin, il comprend qu’il lui faut supprimer l’homme en question. Ce qu’il fait avec ingéniosité. Mais il a outrepassé son boulot, n’est pas payé pour autant, exige, râle. Il est enlevé, tabassé, avec l’idée de le réduire à l’état de légume, à coup de batte de base-ball. Fourmi parmi les fourmis, nul, détestable, Sean ne vaut plus grand chose. Il va tenter encore de récupérer son fric, obligé pour cela de tuer, tronçonner, brûler avant de se fondre dans la nature.
Un thriller froid, distancié, à la limite du sadisme : c’est la peinture d’une société de perdants, à l’humour très anglais, loufoque dit-on, mais qui provoque des haut-le-coeur. Insupportable.