Ce Théodore de Neuhoff qui inspira Voltaire, alimenta les conversations des salons du Siècle des Lumières et mit en émoi les cours européennes, sombra rapidement dans l’oubli. Et pourtant, quel personnage de roman que ce rejeton d’une famille westphalienne, d’antique noblesse mais ruinée. Vivant jusque là d’expédients, il eut l’audace de profiter de la rébellion inorganisée des Corses contre la République de Gênes pour s’imposer comme souverain à un peuple désemparé. Mais, doté de plus d’entregent que de charisme, tiraillé entre les chefs de clans, à court d’armes et de finances, il dut s’exiler au bout de sept mois et entamer une vaine errance à travers l’Europe à la recherche de soutiens. Cet aventurier hors du commun pouvait donner matière à une biographie animée et haute en couleur. Malheureusement, le contexte politique très complexe de son aventure et, surtout, un souci excessif du détail alourdissent la lecture de cet ouvrage.
Le roi Théodore.
GRAZIANI Antoine-Marie