Le Rôle de la guêpe

Un orphelin intègre un établissement un peu particulier. L’accueil du Directeur n’est pas très chaleureux : gîte, couvert et enseignement minimum contre travaux divers. Quant aux pensionnaires, ils tiennent le nouveau à l’écart. Et quand il n’est pas piqué par un essaim de guêpes, on le désigne comme le fantôme puisqu’il ne saigne pas. Car le bruit court que le bâtiment est hanté. Preuves : des bruits et des disparitions inquiétantes. Mystification ou danger réel ?   Ce roman de Colin Winnette, écrivain américain (Là où naissent les ombres, NB juillet-août 2016), a pour narrateur le nouveau bouc émissaire du pensionnat. Son caractère est remarquablement dessiné. Physiquement ingrat, isolé par son repli sur soi, il raisonne comme un adulte mais sait qu’il se comporte intempestivement. Lucide et audacieux, il ne croit pas aux fantômes et veut élucider des morts énigmatiques. Le point de vue des garçons, barbares ou crédules, prompts à imaginer, est bien analysé. Les adultes sont étranges. Au terme d’un suspense assez prenant, l’issue inattendue, un peu plaquée et terrifiante, laisse le lecteur perplexe tant est floue la frontière entre réalité et affabulation, plausible et improbable. (L.G. et B.T.)