Avantagée par sa situation géographique et ses ressources abondantes, Séville, depuis la plus haute antiquité, suscita de nombreuses convoitises. Elle connut donc invasions, guerres, conflits entre les populations d’origines ou de religions différentes. Mais toutes ces cruautés et destructions furent toujours suivies d’un sursaut ramenant richesses et beautés. Érudite et enthousiaste, l’auteure plonge dans les archives avec l’appétit d’un rat de bibliothèque. Le défaut de cette collection est, peut-être, de vouloir trop en dire (cf. Le Roman d’Odessa de Michel Gurfinkiel, NB juillet 2005). Le lecteur y grignote au hasard quelques détails croustillants mais il préfère les séances à grand spectacle : somptueux cortèges royaux ou même tragiques bûchers de l’Inquisition. Ramené au présent, il admire le riche patrimoine architectural et se glisse aussi dans des coins pittoresques où vibre l’âme secrète d’une ville, sans oublier quelques bonnes adresses gastronomiques.
Michèle Kahn joue avec beaucoup d’habileté le rôle du guide compétent, alerte et sympathique, s’adressant continuellement au lecteur sur un ton enjoué, parfois teinté d’humour, qui crée une proximité pleine de charme.