Le roman de Yocandra : le Néant quotidien, le Paradis du néant

VALDÉS Zoé

Yocandra, jeune fille cubaine, est révoltée par la misère, la soumission, le manque d’avenir et d’espoir de tout un peuple à la merci d’une dictature. Refusant ce néant quotidien, elle abandonne tous ceux qu’elle aime, risque sa vie pour atteindre Miami. Arrivée en France, elle n’est pas au bout de ses mésaventures. Libre, mais emprisonnée par ses racines, elle aime encore, quinze ans après, trouver refuge dans l’ambiance cubaine recréée à Paris par les exilés.

 

Le Néant du Quotidien, premier volet du roman, déjà publié auparavant (NB mai 1995), est plein de haine envers le régime castriste. Il a la force de la jeunesse, un ton direct, parfois cru, mais toujours sincère. Cette haine est une sorte de colonne vertébrale qui soutient aussi la deuxième partie – Le Paradis du Néant – la longue période de l’exil, mais au fil des pages le récit prend l’allure d’un journal un peu bavard. Zoé Valdès perd de sa verve sous le ciel gris parisien et pourtant elle garde le verbe haut pour dénoncer ce qui lui déplaît en France et dans le monde. Son roman à deux vitesses est surtout attachant par l’amour qu’elle porte à son île, paradis devenu un enfer.